L’épidémie de maladie à coronavirus 2019, ou COVID-19, est un sujet impossible à éviter actuellement. Cet article ne portera pas sur le virus en soi, car bien d’autres en personnes en parleront mieux que moi et je ne prétends pas avoir les connaissances requises pour faire de la pédagogie à ce sujet. J’aimerais en revanche parler des manifestations du validisme qu’on voit émerger durant cette période d’épidémie.
Continuer la lecture de Le validisme en période d’épidémieAuteur : dcaius
Trauma et pardon, partie 1
Un tweet que j’ai vu passer il y a quelque temps posait la question suivante : le pardon est-il nécessaire pour aller de l’avant ?
Réponse courte : non, pas systématiquement
Non, il n’est pas forcément nécessaire de pardonner la personne qui a abusé de nous pour aller mieux. L’idée selon laquelle on ne peut pas passer à autre chose ou pleinement guérir sans pardonner peut s’appliquer à certaines situations, mais ce n’est en aucun cas une règle d’or.
Lorsque l’on a grandi dans un milieu où le pardon est incontournable et présenté comme indispensable (par exemple, une famille chrétienne très pratiquante), cela peut être particulièrement difficile de se défaire de ce cliché, avec des conséquences parfois désastreuses. Pourquoi cela ?
La répression des émotions
Il est assez courant (pour des victimes de trauma comme pour d’autres personnes) de réprimer les émotions “encombrantes” pour ne garder que celles qui sont perçues comme socialement constructives ou socialement valorisées.
Autrement dit, si l’on a l’impression qu’être en colère ou triste n’arrangera pas la situation dans laquelle on se trouve, voire l’empirera, il est possible que l’on fasse complètement l’impasse sur nos propres ressentis pour s’occuper plutôt de ceux de nos interlocuteurices, notamment en les assurant que l’on est pas fâché·e ou blessé·e et que tout va bien. Et ce n’est pas forcément un mensonge : parfois, on a tout simplement pas pris le temps d’examiner comment l’on se sent avant de rassurer autrui.
Cette tendance à réprimer automatiquement ses émotions peut être exacerbée lorsque l’expression des émotions a été découragée chez la personne ; par exemple, si lors de l’enfance toute expression de la colère était diabolisée, les larmes fustigées comme un signe de faiblesse, etc.
Or, pour pardonner, encore faut-il prendre pleinement la mesure de ce que le pardon implique. Dans certains cas, pardonner prématurément est un obstacle au rétablissement. Ce sera le sujet d’un deuxième article à venir prochainement !
Prétendre qu’une tâche est facile ne la rend pas facile.
Un grand merci à Adèl’e pour cette traduction d’un article de Real Social Skills publié en 2018 ! Si vous préfèrez lire directement l’article dans sa version originale en anglais, c’est par ici. J’avais déjà mentionné Real Social Skills, site écrit par une personne autiste, dans un article l’an dernier au sujet des habiletés sociales.
Continuer la lecture de Prétendre qu’une tâche est facile ne la rend pas facile.Radicale, par Emily Jamar
Emily Jamar a gracieusement accepté que son article soit traduit et publié ici. J’ai fait de mon mieux avec la traduction (avec l’aide précieuse de MarieGab), mais si vous lisez l’anglais de manière confortable, je vous recommande le texte original !
Continuer la lecture de Radicale, par Emily JamarLe bégaiement, par Xetra
Nous sommes le 22 octobre, c’est la journée mondiale du bégaiement. Xetra, qui est bègue, a gracieusement accepté que je publie ici les textes qu’elle a écrits à cette occasion en 2016 et en 2018. Xetra a aussi écrit un fil Twitter aujourd’hui sur le même sujet, que je vous recommande vivement. Bonne lecture !
Continuer la lecture de Le bégaiement, par XetraLa prosopagnosie
Qu’est-ce que la prosopagnosie ?
Il s’agit d’une différence neurologique dont on estime qu’elle concerne 2,5% de la population. Les personnes prosopagnosiques ne reconnaissent pas les visages. Pas seulement les inconnu·e·s croisé·e·s une fois ou les célébrités, mais aussi les personnes de leur famille par exemple ! De nombreuses personnes prosopagnosiques racontent ne pas avoir reconnu leur propre mère.
Continuer la lecture de La prosopagnosieQuelques réflexions sur les abus pédophiles et éphébophiles
Cela fait plusieurs années que je songe à partager quelques réflexions sur un sujet très difficile à aborder pour moi. Je l’ai fait dans un fil Twitter que je paraphraserai dans cet article.
[Avertissement de contenu : abus sexuels, pédophilie, éphébophilie, culture du viol, victim-blaming]
Si vous êtes vous-même survivante d’abus, je vous encourage tout particulièrement à prêter attention aux avertissements de contenu ci-dessus. Si ce n’est pas le bon moment pour lire cet article, ne forcez pas, procédez avec précaution. Il peut être utile de prévoir d’être épaulé·e après la lecture, de planifier une activité qui vous aide à évacuer les émotions que cela aura peut-être remué… Je vous encourage avant toute chose à prendre soin de vous.
Continuer la lecture de Quelques réflexions sur les abus pédophiles et éphébophilesFiche d’information sur le trauma
Je recommande régulièrement le travail du Dr Igor Thiriez, psychiatre qui publie sur son blog un grand nombre de fiches informatives précises et synthétiques. Définition de la dépression ou de la manie, tableau comparatif des effets de différents médicaments, exercices pour gérer l’agoraphobie, techniques pour gérer l’insomnie… C’est très complet et diversifié.
La plus récente fiche traite du stress post-traumatique ! J’ai eu l’immense plaisir d’apporter ma menue contribution à son élaboration.
J’aurais tant aimé avoir accès à ce type de ressources il y a cinq ou dix ans. Je me réjouis que cela existe à présent. Bonne lecture à tous·tes !
Le mythe du privilège handicapé
Aujourd’hui, un hashtag a été lancé sur Twitter, à l’initiative de @LeilaWarlock et @womenwhodostuff : #MonPrivilègeHandiPréféré. Il s’agit d’un hashtag ironique, visant à souligner à quel point le concept de “privilège handicapé” est une aberration et témoigner sur nos vécus de validisme.
L’idée a été lancée suite à un énième harcèlement de la part d’une personne valide, accusant une personne handicapée de “faire semblant” pour avoir des “privilèges handicapés”. Je ne souhaite pas donner de visibilité à cette triste personne qui a étalé son ignorance un bon moment, refusant d’admettre ses torts et de consulter les ressources que bon nombre de personnes handicapées lui ont communiquées.
Je me réjouis de l’initiative du hashtag, j’espère qu’elle permettra à des personnes valides de mieux saisir les enjeux quotidiens des personnes handicapées, et aux personnes handicapées de se sentir moins isolées avec ces expériences difficiles. Vous pouvez consulter les nombreux tweets de témoignages ici.
Continuer la lecture de Le mythe du privilège handicapéBessel Van Der Kolk à Paris
Le 24 septembre 2018, j’étais à Paris pour la conférence donnée par Bessel Van Der Kolk à l’occasion de la publication de Le corps n’oublie rien (traduction française de The Body Keeps The Score, publié en 2015). J’ai déjà parlé ici de ce livre que j’ai lu et relu et qui m’a été d’une grande aide.
Cet article (un peu plus long et décousu que d’habitude) traite de quelques unes de mes impressions sur la conférence, je ferai peut-être un autre article sur le contenu du livre à proprement parler.