Lolita n’est pas une histoire d’amour

[Avertissement de contenu : abus pédophiles et éphébophiles, apologie de la pédocriminalité, victim-blaming, culture du viol, manipulation]

J’ai plusieurs fois entendu ou lu au sujet du livre Lolita de Nabokov qu’il s’agissait d’une “histoire d’amour”, ou encore que ce récit montrait bien que “l’amour n’ a pas d’âge”. De quoi faire se retourner Nabokov dans sa tombe, et de quoi donner des envies de violences à tout·e survivant·e d’abus pédophile ou éphébophile.

De quoi s’agit-il ? Lolita est un roman de Vladimir Nabokov publié en 1955. Voici un résumé abrégé du récit :

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Les principes antivalidistes à la carte

Ces derniers temps, certaines parties de mon entourage ont été agitées par des conflits. Différentes choses en sont ressorties — des critiques plus ou moins constructives, des rancœurs, des accusations, des soupçons. Bref, ce n’était pas très joyeux, et j’ai pour ma part considérablement déchanté face à l’attitude de certaines personnes pour qui j’avais beaucoup d’estime.

De tout cela, je retiens surtout une chose : il faut se méfier des principes qui disparaissent facilement lors d’un conflit. Je m’explique.

Je trouve assez suspect que quelqu’un qui promeut un ensemble de valeurs les abandonne afin de critiquer quelqu’un. Cela peut être une personne qui se réclame du féminisme mais emploie sans scrupule des manœuvres misogynes pour rabaisser quelqu’un. Cela peut être une personne qui prétend s’allier aux personnes trans pour lutter contre la transphobie, mais qui mégenre* les personnes qu’elle considère comme des ennemies. Cela peut être quelqu’un qui prétend lutter contre le validisme, mais n’hésite toutefois pas à séparer les bon·ne·s des méchant·e·s handicapé·e·s selon des logiques validistes, lorsque cela l’arrange.

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Douleur chronique et communication

Dans un précédent article, je vous ai proposé des échelles de la douleur et évoqué brièvement la difficulté d’évaluer sa propre douleur, notamment lorsque l’on a connu des abus et/ou que l’on est malade chronique. Dans cet article j’aimerais creuser ce sujet, car il est vaste !

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Amalgames psyvalidistes et misogynie

Récemment, j’ai discuté avec quelqu’un de la différence entre troubles psychiques et comportements abusifs. Mon interlocuteur semblait penser que les deux allaient de pair, que les troubles psychiques amenaient forcément à des comportements abusifs. C’est une idée extrêmement répandue aux ramifications particulièrement dangereuses, notamment en termes de justification des violences genrées.

Le cliché du “fou dangereux” est tenace. Le sujet a déjà été abordé maintes fois par des personnes neurodivergentes : l’excellent article “Qui est le fou dangereux ?” de SEA en est un exemple parmi d’autres, on pourrait aussi citer celui-ci par Dandelion.

Outre la parole des personnes concernées sur le sujet, de nombreuses études ont montré que les personnes ayant des troubles psychiques représentent seulement 3 à 5 % des actes de violence en général. Le lien entre dangerosité et troubles psychiques n’est pas scientifiquement avéré. La prédiction d’un pronostic de dangerosité par des professionnels n’est correcte que dans un tiers des cas, avec une nette tendance à la surestimation de cette dangerosité (source : Psycom).

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