Un faux diagramme de Venn : deux cercles se chevauchant, l'un portant l'étiquette "autisme", l'autre "TDAH", entourés de points d'interrogation.

Autisme et/ou TDAH ?

Ci-dessous, une traduction française de cet article du blog aut-punk, qui traite des différences et similarités entre autisme et TDAH, et qui me semble particulièrement utile car très “concret”, illustré d’exemples de la vie courante. Quelqu’un a posé la question “Quelles sont les différences majeures entre l’autisme et le TDAH (trouble de l’attention avec hyperactivité) ?”, et le texte ci-dessous est la réponse à cette question.

Un grand merci à Mrs.Krobb et La Girafe pour leur aide précieuse à l’élaboration de cette traduction !

[Edit 10/12/2019 : Un commentaire m’a fait prendre conscience que cet article ne précisait pas explicitement qu’il était bel et bien possible de cumuler autisme et TDAH. Donc pour celleux qui se poseraient la question : oui, il est bien possible “d’être les deux” ! La question plus globale des conditions fréquemment associées à l’autisme a été traitée dans cet autre article plus récent.]

Cet article est disponible au format PDF ici.

Les traits qui sont plus liés au TDAH et moins à l’autisme :

L’impulsivité : j’ai une idée et immédiatement après je laisse tomber ce que je suis en train de faire (souvent littéralement parlant) pour commencer à mettre en pratique cette idée. Par exemple : je me prépare un sandwich, je suis en train de beurrer le pain, et soudain je pense : je veux du thé. À la seconde même, je laisse tomber le couteau (par terre), je me tourne vers la bouilloire pour l’allumer. Puis je me rends compte que laisser tomber le couteau n’était probablement pas une bonne idée parce que maintenant il est sale.

Se laisser distraire : Pas par une chose en particulier, mais… par n’importe quoi. Par exemple, j’ai ouvert la boîte à questions sur Tumblr et j’ai voulu répondre à celle-ci. Puis j’ai été distrait•e pendant 15 minutes et j’ai complètement oublié cette dernière jusqu’à ce que je rouvre par hasard l’onglet en question. J’ai déjà décrit ceci dans ce post un peu marrant : http://kriegsrhetorikinspace.tumblr.com/post/136273366108/my-adhd-is-like-i-want-to-write-this-thing-sits

 • Constamment oublier ce que vous étiez en train de faire ou de penser : C’est ce qui amène souvent aux deux premiers points (l’impulsivité et se laisser distraire). C’est plus que juste “oublier”, c’est complètement zapper le principe que quelque chose soit même en train de se passer. Vous avez une conversation intense et captivante sur le chat de Tumblr avec quelqu’un et ensuite vous allez aux toilettes et la conversation vous est sortie de la tête. Vous allez faire des cookies, lire un livre, vous couper les cheveux, et quand vous revenez finalement devant l’ordinateur : ohhhh merde j’étais en pleine conversation avant de disparaître soudainement… 3 heures plus tôt.

Être incapable de rester tranquille : c’est plus que se contenter de stimmer. C’est stimmer 120% du temps. C’est stimmer de plusieurs façon différentes en même temps, tout le temps. Je ne PEUX pas rester tranquille. Ça n’arrive pas. Je suis incapable de NE PAS stimmer.

 • Être hyperconcentré•e aléatoirement : Genre, ce qui se passe avec cet article là tout de suite. J’ai commencé à écrire et puis j’ai été complètement absorbée par ça, et maintenant je ne peux plus m’arrêter et j’en oublie le temps qui passe et toutes les autres choses que j’allais faire parce que ce que j’écris c’est mon monde et je. dois. finir.

• L’hyperactivité : Je ne peux pas décrire ça mieux que ALALAL ALALALA KLHADFUILSDHFJKUIEF!!!!!!!!!! LKSKSHALALALAL!!!!!!!!! C’est sauter partout dans la pièce. Grimper aux murs. M‘asseoir sur ma chaise la tête en bas pendant que je hurle de rire. Spammer mon fil Twitter avec 200 tweets pour juste dire “CACTUS!!!!!!!!!! MOLAIRE!!!!!!!! CACTUS!!!!!!!!” en m‘écroulant littéralement de rire.

• Perdre toutes ses affaires. Tout le temps : Poser les objets que vous êtes en train d’utiliser n’importe où n’importe comment. Stylos, écouteurs, bijoux, tasse de café, etc… Où est mon téléphone que j’avais en main il y a 20 secondes ? Aucune idée. 3 heures après je le retrouve dans le panier à linge. Ou sur une poignée de porte. Perdre des objets ridiculement massifs normalement impossible à égarer et être incapable de les repérer pendant des heures. Quelques objets que j’ai réussi à égarer à l’intérieur de mon appartement de 40m2 : un panier à linge, un matelas, des chaises, des tables, un mini-four, un ordinateur, et plein d’autres encore… Vous avez compris l’idée.

• Oublier les rendez-vous et les choses prévues, tout oublier : J’ai récemment appris qu’il y a des gens qui peuvent réellement garder en tête des plans complexes. Une personne autiste m’a expliqué qu’elle pouvait se souvenir de tout ce qu’elle avait besoin de faire et de visualiser tout ça dans sa tête de façon claire. Je ne pense pas que toutes les personnes autistes soient aussi capables que cette personne de faire ça, mais la plupart des gens ont quand même une vague idée de leurs prochaines tâches à faire. Moi non. J’ai même oublié où j’avais mis mes mémos. J’oublie aussi les rendez-vous parce que même si je me rappelle que j’avais des plans pour le mercredi, ça ne veut pas forcément dire que je réalise quand on est effectivement ce mercredi-là.

• Addiction à la distraction et au divertissement : L’ennui n’est que torture. Et je ne pense pas que ça soit de ma part une exagération. Rester assis•e sur une chaise dans une salle d’attente vous fait grimper au plafond, parfois presque littéralement. Oublier son téléphone, ce n’est pas juste un peu irritant, ça ne veut pas dire qu’il va falloir se contenter de lire le dos de la boîte de céréales. Non. Vous construisez une tour de boîtes de céréales et sautez sur la table. Quand une discussion languit, vous collectez tous les flyers et en faites 100 avions en papier et vous déchiquetez tous les autres papiers. Être incapable de se concentrer sans une musique bruyante en fond sonore.

Les traits qui sont plus liés à l’autisme et moins au TDAH :

Hypersensibilité sensorielle : Un stimuli sensoriel désagréable n’est pas juste distrayant ou ennuyeux, mais réellement douloureux et extrêmement dérangeant. Ne pas pouvoir s’asseoir près de quelqu’un qui porte du déodorant. Se mettre à pleurer dès que l’on commence à avoir froid. Être obligé•e d’enlever son t-shirt à cause d’une étiquette trop irritante.

Hyposensibilité sensorielle : Ne pas ressentir la douleur après s’être grattée / éraflé-e. Ne pas réussir à apprécier la musique tant qu’elle n’est pas ridiculement forte, au point de tambouriner dans les oreilles, alors même qu’on n’a pas de problème d’audition. Ne se calmer qu‘une fois qu’on a les côtes serrées tellement fort que l’on peut difficilement respirer. Apprécier les lumières très lumineuses et clignotantes, même juste sous son nez. 

• L’extase de stimmer : Ce n’est pas seulement quelque chose de plaisant, c’est quelque chose qui fait qu’on se sent complet-e. C’est quelque chose qui transporte en un lieu où tout est bon et juste, où le fait de stimmer remplit de joie pure. Tu t’en emplis comme une éponge et tu te sens t’envoler, c’est juste la meilleure chose qui soit. Ça apporte une vraie clarté de l’esprit et ça apaise l’âme.

 La surcharge sensorielle : Tu ne peux littéralement pas fonctionner dans un lieu bruyant, au milieu de la foule. La surcharge sensorielle te fait oublier comment penser, te fait tomber immédiatement en meltdown ou en shutdown (en gros : extinction du système cérébral). Tu deviens totalement impuissant•e. Tu n’as plus la capacité de t’extraire de la situation sans te mettre en difficulté. Tu te perds. Tu es incapable de trouver un moyen de te sortir de cette situation. Tu peux même te mettre en réel danger si personne ne t’aide ou que la situation s’envenime.

 • Difficultés visuelles et auditives : Avoir besoin de sous-titres pour visionner des films, même si tu n’es pas sourd•e ou malentendant•e. Devoir constamment demander “Hein ? Quoi ? Répète ? Je ne peux pas t’entendre avec ce bruit!”, alors même que tout le monde autour arrive à converser facilement. Être incapable de déchiffrer une image rapidement, de lire une carte ou un graphique.

Problèmes de communication verbale : Il est possible d’être non-verbal•e partiellement ou totalement. Tu peux avoir des difficultés à trouver les bons mots. Tu peux avoir besoin d’un script, c‘est-à-dire avoir des choses toutes prêtes à dire dans telle ou telle situation. Tu peux être incapable de réagir si la discussion sort du script pré-établi. Tu peux être incapable de dire ce que tu penses parce que tu n’arrives pas à trouver les mots assez vite. Tu peux, au contraire, dire des choses que tu ne penses pas, parce que tu viens d’entendre ces mots quelque part et que ce sont ceux qui te sont venus en tête le plus vite.

 • Problèmes de communication non-verbale : Ne pas être capable de déchiffrer le ton de la voix, les expressions faciales et le langage corporel des allistes. Être constamment interprété-e de travers parce que tes propres tons, expressions et gestes ne sont pas les “bons”. Ne pas être capable de reconnaître l’ironie et de comprendre les blagues parce que tu ne perçois pas, aux indices donnés par l’interlocuteur•rice, que ce n’est pas du premier degré. Ne pas réussir à interpréter émojis et émoticônes. Ne pas saisir la différence entre “salut”, “salut !” et “salut…”. Être perçu•e comme “malpoli“, “bizarre”, “flippant•e” ou autre, même si ce n’est pas le cas.

Incapacité à comprendre les règles et conventions sociales : Pourquoi faut-il toujours répondre “bien” à la question “comment tu vas ?” ? Pourquoi telle personne pense que je la déteste juste parce que je n’aime pas parler avec elle ? Pourquoi les gens pensent que je les apprécie juste parce que je suis en train de leur parler ? Qui est-ce que je dois tutoyer et qui est-ce que je dois vouvoyer ? Pourquoi les gens se moquent de moi si je prends un•e prof dans mes bras, alors que personne ne rit si je le fais avec un•e ami•e ?

Dépendre de routines, règles, emplois du temps et rituels : Non, je ne peux pas boire de thé dans une tasse à café. Ça Ne Marche Pas. Je ne peux pas dormir sans un oreiller à serrer contre moi. Je ne peux pas porter mes habits d’extérieur à l’intérieur. Quand je fais un plan, les choses doivent advenir EXACTEMENT de la façon qui est prévue, sinon je tombe en meltdown. Je pleure quand je perds mon stim toy préféré. Ça peut aussi vouloir dire : devoir faire les mêmes choses tous les jours au même moment. Être submergé-e par les changements. Ne pas pouvoir fonctionner en dehors d’un emploi du temps familier. Être incapable de faire les choses dans un autre ordre. Être incapable de dormir dans les mauvais draps. Être incapable de manger dans des plats rouges. Etc.

Les traits communs à l’autisme et au TDAH :

Le besoin de stimmer : Être incapable de se concentrer ou de se calmer sans bouger ou sans stimuli spécifique. Être incapable de fonctionner correctement si l’on n’est pas autorisé•e à stimmer, voire tomber en meltdown dans ces cas-là.

Intérêts spécifiques et hyperfixations : Ces deux termes sont respectivement propres à l’autisme et au TDAH, ils désignent le fait de s’intéresser intensément à un sujet particulier, au point de pouvoir difficilement penser à quoi que ce soit d’autre. Certaines personnes étudient des sujets très profondément dans un laps de temps très court, en étant totalement happé•e par ceux-ci, en y pensant à chaque seconde. C’est comme être amoureux-se, sauf que ce n’est pas amoureux-se d’une personne mais d’un sujet précis.

Vivre dans un monde imaginaire : Se retrancher dans un lieu sécurisant pour s’échapper d’un monde qui ne semble pas adapté. Se concentrer sur une histoire ou un monde imaginaire ou fantastique, à titre d’intérêt particulier ou de refuge, ou les deux.

Difficultés à socialiser : Être ridiculisé•e à cause de sa “bizarrerie”. Être incapable de bien fonctionner en société à cause de handicaps particuliers. Avoir des difficultés à maintenir et entretenir des relations, qu’elles soient amicales ou non.

Avoir une apparence excentrique : S’habiller et se comporter de façon inhabituelle. Avoir des intérêts et passe-temps non conventionnels. Ne pas réussir à créer de lien avec la plupart des gens, étant donné qu’on est toujours lae “bizarre” du groupe. Avoir la réputation d’être lae “clown de la classe” ou lae “mal-aimé•e”, soit en distrayant les gens ou en s’en distanciant.

Sembler plus jeune qu’on ne l’est : Ne jamais vraiment se débarrasser de comportements enfantins. Stimmer parce qu’on aime ça ou parce que ça aide. N’en avoir rien à faire de son apparence. Avoir des centres d’intérêts et des loisirs qui sont perçus comme des gamineries. Avoir des comportements et actes impulsifs que l’on associe habituellement aux enfants.

Dysfonctionnement exécutif : Être incapable de faire les choses même quand on a l’intention de les faire. Être incapable de commencer une tâche ou d’en changer une fois qu’elle est entamée. Être incapable de se rappeler des choses que l’on sait dans des situations non familières. Être incapable de se représenter les étapes nécessaires pour finir une tâche.

Réactions à la sous- ou à la sur- stimulation : Il est possible que tu commences à stimmer ou essayes de t’en aller, ou que tu te mettes en colère ou à pleurer parce que c’est trop à supporter ou parce qu’il ne se passe rien et que tu manques de stimulation. Tu peux t’endormir en classe parce que c’est trop peu de stimulation. Tu peux te mettre à pleurer en classe s’il y a trop de stimulation.

Meltdown/shutdown : Avoir des réactions beaucoup plus vives que la normale à des choses négatives comme des stimuli désagréables ou menaçants, un stress émotionnel, etc. Ça signifie fondre en larmes pour des petites choses, se mettre tout à coup en rage pour des choses qui ne vont pas comme prévu, ou, d’un autre côté, s’éteindre complètement, se laisser tomber au sol, s’immobiliser, etc. en cas de sous- ou sur- stimulation ou stress émotionnel.

Développer de l’anxiété ou une dépression : L’anxiété généralisée ou sociale, de même que la dépression, sont des traits communs aux personnes concernées par l’autisme et le TDAH, parce qu’elles sont souvent harcelées, moquées. Nos handicaps sont souvent exploités pour nous faire du mal, et nous sommes souvent exclu•e•s, ridiculisé•e•s et agressé•e•s de façon régulière. Il se peut qu’on en vienne à désespérer parce qu’il semble impossible pour nous de rentrer dans le moule. Il se peut que l’on compense beaucoup trop, que l’on doive “masquer” pour sembler “normal”, ce qui amène au burn-out.

Créativité et pensée non-conventionnelle : Avoir des idées que personne d’autre n’a eues, faire des connexions inattendues, avoir des facilités à trouver des motifs, schémas, différences et similarités.

Rêveries et tête en l’air : faire un blocage ou se réfugier dans son monde intérieur dans les situations qui ne permettent pas de fonctionner à cause des spécificités de son handicap. Oublier ce qu’on était en train de faire parce qu’on pense à autre chose. Se perdre dans ses pensées. Se dissocier de stimuli déplaisants. S’échapper de la réalité qui est trop insupportable ou juste se laisser distraire.

Se faire happer par une activité : Être hyperconcentré•e sur une chose que l’on fait ou être incapable de mettre un terme à une action en cours. Être incapable d’interrompre le fil de la pensée ou de l’action. Être incapable d’intervertir les tâches à faire.

Résumé

Je ne prétends pas à l’exhaustivité pour cette liste.
Ce qui est plus en lien avec le TDAH qu’avec l’autisme :
    • Impulsivité
    • Distraction
    • Oubli constant de ce qu’on est en train de faire ou de penser
    • Incapacité à rester tranquille
    • Hyperfixation aléatoire
    • Hyperactivité
    • Perdre des objets régulièrement
    • Oubli des plans, rendez-vous…
    • Addiction à la distraction et au divertissement
Ce qui est plus en lien avec l’autisme qu’avec le TDAH :
     • Hypersensibilité sensorielle
     • Hyposensibilité sensorielle
     • La joie de stimmer
     • La surcharge sensorielle
     • Difficultés d’assimilation visuelle ou auditive
     • Troubles de communication verbale
     • Troubles de communication non-verbale
     • Incapacité à comprendre les règles et conventions sociales
     • Dépendre de règles, routines, emplois du temps et petits rituels
Traits communs à l’autisme et au TDAH :
    • Avoir besoin de stimmer
    • Intérêts spécifiques et hyperfixation
    • Vivre dans un monde imaginaire
    • Difficultés à sociabiliser
    • Apparence excentrique
    • Apparence plus jeune, voire enfantine
    • Dysfonctionnement exécutif
    • Réactions fortes à la sur- et sous- stimulation
    • Meltdown / Shutdown
    • Développement danxiété ou de dépression
    • Créativité et pensée non-conventionnelle
    • Rêveries et tête en l’air
    • Accaparement par une tâche

41 réflexions au sujet de « Autisme et/ou TDAH ? »

  1. Merci beaucoup pour ton article ! Par contre, pourrais-tu m’expliquer la signification du mot “stimmer” ? Merci d’avance 🙂

      1. C’est l’article dont je rêvais pour mettre de l’ordre dans tous mes diagnostics. Vraiment merci, c’est une super synthèse👍👍👍

        1. Merci pour ce retour ! En soi je n’ai que le mérite (partiel) de la traduction, et celui de la publication, mais ça me fait plaisir de savoir que c’est utile ! Bonne continuation à vous 🙂

    1. En effet,l’utilisation de mots anglais et de diminutifs brouillent les explications.
      Détailler simplement une explication en donnant des exemples parlants amène une compréhension plus large à tous.
      Le trouble du déficit de l’attention est ,à mes yeux,l’impossibilité de se concentrer longuement: mon fils multidys ne peut tenir une attention plus de 30mins et cela lui prend beaucoup d’énergie : la fatigue s’accumule et les temps de concenttations doivent s’entrecouper de pauses .

      1. Bonjour Christophe,
        Lorsqu’on utilise un terme souvent, et qu’il a été défini au préalable, c’est plus simple que de réitérer une explication peu concise à chaque fois.
        En l’occurrence, le terme stimming a fait l’objet d’un article, et il est donc assez facile de se renseigner et d’en comprendre le sens, en tous cas au sein de ce blog. L’article comporte d’ailleurs de nombreux exemples détaillés.
        Je m’emploie généralement à ne pas utiliser d’anglicismes là où il est possible de faire autrement, afin de ne pas exclure les personnes non-anglophones de la compréhension de mon discours. J’estime toutefois que cette exception est justifiée, car le terme “stimmer” est passé dans le langage courant au sein des personnes neurodivergentes francophones, et il n’existe pas à ma connaissance de traduction plus adéquate ou plus couramment utilisée (il me semble que certaines personnes utilisent “stéréotypies” mais le terme est je crois assez pathologisant, aussi je ne considère pas que ce soit un équivalent). Par ailleurs, même si cela dérive de l’anglais “stimming”, c’est une abréviation de “stimulating” qui se traduit par “stimuler”. C’est certes un diminutif, mais les diminutifs peuvent avoir du bon, une fois que leur définition a été posée, cela fait gagner du temps et de l’énergie.

        En effet, la difficulté à se concentrer longuement est un des traits !

        Bonne continuation à votre fils et vous

        1. J’ai pleuré de rire tellement certains points sont flagrants, chez moi ou chez des amis.
          Merci, merci encore pour ce blog, pour le temps passé à écrire et traduire tous ces articles.
          Cendre,
          (essentiellement autiste, mais qui développe quelques traits TDA depuis quelques temps)

        2. Merci pour cet brillant article. Mon fils est soumis à un processus diagnostic et au fur et à mesure que je lit sur l’autisme, je découvre que moi même, j’en porte des signes évocateurs . J’ai 41 ans.

          1. Merci pour votre retour ! Je me réjouis que l’article soit utile. J’ai l’impression que c’est assez courant pour des parents de se découvrir autiste à l’âge adulte, lorsque leur enfant est dans le processus diagnostic, ce n’est pas la première fois que je lis cela. J’imagine comme cela doit remuer, je vous envoie tous mes encouragements, à vous ainsi qu’à votre fils !

  2. Très bel article intéressant mais quels sont les conseils, les moyens pour aider son ado à mieux s’ouvrir , s’épanouir aux autres.

    1. Bonjour,
      C’est une question extrêmement vaste ?!

      Si vous ne les connaissez pas déjà, je vous recommande les vidéos d’Alistair – HParadoxae, qui fait une série de vidéos pédagogiques “Mieux comprendre l’autisme” ainsi que “Mieux vivre autiste” qui peut sans doute donner des pistes sur comment accompagner un·e ado neurodivergent·e ou sur comment vivre en tant qu’ado neurodivergent·e. Celle-ci par exemple parle de la gestion de crises : https://www.youtube.com/watch?v=xVQuN3Oi634

      J’ajouterais que “s’ouvrir, s’épanouir aux autres” peut être différent pour des personnes neurodivergentes, ne pas ressembler à la socialisation que l’on attend de nous, et c’est ok. L’essentiel me semble-t-il est qu’il n’y ait pas une immense souffrance dûe à la solitude / l’isolement. En outre, très souvent, socialiser avec des pairs (= d’autres personnes neurodivergentes) est plus simple et plus plaisant à de nombreux égards (sans que ce soit une règle absolue bien entendu).

      Bonne continuation !

    1. Merci pour ton commentaire, j’avais oublié que l’article ne le précisait pas explicitement et c’est dommage ! Je l’ai donc rajouté à l’introduction.

  3. trop bien cet article!
    Ayant des tdah, je me retrouve parfois dans des traits plus spécifique à l’autisme. Parfois c’est pas évident de faire le rapprochement et on pense que c’est deux choses très distincte. (je sais pas si je suis clair.x) Ce texte m’a marqué pour la ressemblance avec ce que je vis, ça fait plaisir quand les gens mettent des mots dessus.

    1. Merci pour ce retour ! Oui c’est dommage que beaucoup de gens s’attachent à distinguer à tout prix plutôt qu’à pointer les similarités / traits communs. D’autant que beaucoup de personnes sont les deux !

  4. Je viens de trouver le lien de cet article sur un groupe de TDAH et mon dieu …. C’est comme si tu l’avais écrit en parlant de moi 😮
    Je viens d’avoir mon diag officiel TDAH parce qu’il y a moins de temps d’attente que le TSA, mais paradoxalement cela fait juste quelques mois que j’ai commencé à y penser pour moi (j’avais une vision erronée et tronquée du TDAH), alors que le TSA, je suis sur le sujet depuis plusieurs années.
    Merci vraiment, je garde la page en memo pour quand je veux me decrire en resumé par rapport à ces deux choses 🙂

    1. Je comprends tellement, ça a été une révélation pour moi aussi quand j’ai lu cet article et c’est bien pour ça que j’ai voulu en faire une traduction 😀
      Je me réjouis que ce soit utile, et bonne continuation à toi dans ton parcours !

    1. Bonjour !
      Oui, le flapping et le stimming en général cela peut être présent chez des personnes qui ne sont pas autistes ! Ce n’est pas exclusif aux personnes autistes.

      1. L’article est très intéressant avant je ne comprenait pas très bien la maladie de mon fils et après un long parcours et le verdict est tombé il en a les deux ( TDAH et autisme “léger.je suis profondément triste😢

        1. Bonjour,
          L’annonce de diagnostic(s) peut être très déboussolante ! Les situations de handicap sont tellement présentées comme indésirables et inévitablement malheureuses que j’imagine bien qu’il est difficile pour les parents d’accueillir cette nouvelle sereinement — surtout dans un contexte où l’accessibilité n’est pas la hauteur (aides inadaptées, manque d’information, etc).
          Cependant, votre fils n’est pas seul, et vous non plus ! Je pense que vous pourrez trouver moyen d’entrer en contact sur internet avec des personnes autistes et TDAH adultes qui seront en mesure de fournir des perspectives et conseils utiles si vous êtes en difficulté en tant que parent.
          En tous cas, en tous que personne autiste et TDAH (et malade chronique) ayant eu un parcours diagnostic long et difficile, je pense qu’obtenir un diagnostic et ainsi avoir accès à davantage d’informations précises sur comment gérer sa situation de handicap au quotidien est une chose positive, même si c’est souvent une étape difficile à digérer. Cela permet aussi de trouver une communauté de personnes qui sont également en situation de handicap et de pouvoir s’entraider, ce qui est incroyablement précieux !

          Je me permets de vous recommander d’autres ressources :
          – le masterpost autisme que j’ai élaboré, qui est une collection de liens vers des ressources concernant l’autisme
          le tag autisme de mon blog regroupe tous les articles sur l’autisme que j’ai publiés
          – si le format vidéo vous convient, la playlist “Autisme et Handicap” du vidéaste autiste Alistair – HParadoxae : https://youtu.be/AW2cHFmIjsI
          – ainsi que sa playlist “Mieux vivre autiste” qui regroupe des conseils https://www.youtube.com/watch?v=btY__UF2zow&list=PLr5PmuMxokE_JmrbVetjBJp6HE8CFMNAg
          – le site du collectif CLE Autistes https://cle-autistes.fr/
          En vous souhaitant une très bonne continuation ainsi qu’à votre fils

      2. Le C-PTSD et la dissociation peuvent-ils être à l’origine du stimming ? Genre pour rester connecté au moment présent et ne pas s’évader dans ses pensées… Je n’ai pas l’impression d’avoir un TSA (peut-être un TDA, à creuser…) mais je ressens un besoin irrépressible de stimmer notamment en période/situation de stress intense (principalement avec mon corps : balancer les jambes, se balancer d’avant en arrière ou de gauche à droite, dermatillomanie, etc).

        1. Bonjour,
          Oui, stimmer peut être une manière de rester connecté·e au moment présent en effet ! Et le stimming se retrouve chez d’autres personnes neurodivergentes, pas exclusivement les personnes autistes ou ayant un TDA. J’en ai parlé un peu dans un article dédié : https://dcaius.fr/blog/2019/04/le-stimming/
          Nota bene, j’en ai aussi parlé dans d’autres articles mais je préfère le repréciser au cas où : il est tout à fait possible d’être autiste et d’avoir un CPTSD (et/ou un TDA), ce n’est pas mutuellement exclusif.
          Bon courage dans votre parcours avec tout ça !

  5. Waouw bravo pour cet article qui est clair mon fils de 5 ans a été souvent pris pour TSA ce n’est que dernièrement que le Diag est tombé TDAH ( tests tsa négatifs ) par un neuropsy spécialisé dans le tsa et qui m’avait expliqué que la frontière était mince entre les 2

    1. Oui, parfois c’est même pas une frontière mais juste une co-existence 🙂 En tous cas j’espère que votre fils pourra ainsi avoir accès aux aménagements et à l’aide dont il pourrait avoir besoin, c’est l’essentiel !

  6. Juste merci! Ayant un neveux autisme, je me suis remis en question et suite à une crise d’anxiété lier à mon incapacité à atteindre mes objectifs personnel, j’ai consulté et j’ai fait beaucoup de recherche sur l’autisme. Le travailleur social qui est TDA que j’ai consulté m’a aidé à faire le trie de mes idées et m’a conseillé des ouvrage à lire sur le TDA ce qui en a résulté à de la médication avec du concerta prescrit par mon médecin de famille et ça a fait toute la différence. Je demeurais quand même mal à l’aise de complètement écarté la possibilité de l’autisme. Mais j’ai adoré ton article et sa me conforte dans l’idée que je suis bien TDA et j’aime beaucoup ton comparatif entre les 2 qui m’as rassuré sur une peur irrationnelle d’erreur de diagnostic puisque la médication fonctionne bien et je n’ai pas d’effet secondaire. ( désoler pour le roman et si je ne suis pas trop clair) médicaments ne font plus d’effet après 8h haha!

    1. Salut ! Oui c’est possible que ce soit les deux, en tous cas c’est vraiment chouette pour toi si la médication aide et que tu souffres pas d’effets secondaires ! Je me réjouis pour toi 🙂

  7. Merci pour ce très bon article qui m’éclaire sur pas mal de choses, je pense qu’il faut que j’aille fait des tests mais les tests décèlent ils le TDAH ?

    1. Théoriquement, il existe des soignant·es spécialisé·es qui sont en mesure de diagnostiquer un TDAH. Je ne vais pas vous mentir et prétendre que c’est un processus aussi simple que de diagnostiquer un rhume ou une gastro car ça ne l’est pas pour une variété de raisons. Je pense qu’il existe des groupes de soutien / d’informations entre pairs où trouver davantage d’informations, obtenir des recommandations éventuellement, etc. En tous cas je vous envoie tous mes encouragements pour le parcours diagnostique, et bonne continuation !

    1. Merci pour votre retour !
      Je ne sais pas si les difficultés liées au langage sont considérées comme un symptôme/trait du TDA spécifiquement. Toutefois il existe assurément des personnes ayant un TDA qui rencontrent ce type de difficultés, ne serait-ce que parce qu’il est possible de ne pas avoir “juste” un TDA.

  8. Globalement d’accord avec tout sauf sur un point.

    Pour le coup les fameuses “hyperfixations” sont souvent regroupées avec les intérêts spécifiques des autistes, et de loin ça a l’air un peu pareil, mais je suis pas certain.e qu’il s’agisse vraiment de choses similaires.

    En gros, les hyperfixations tournent autour d’activités qui apportent des gratifications immédiates, et dans lesquelles la personne est/se sent compétente (même si l’activité comporte un challenge). Sources : (Sklar, 2013) et (Kooij, 2019)

    Les hyperfixations semblent plus motivées par la recherche de récompense immédiate, même si cette récompense est renouvelée en boucle.
    Exemple, une personne en “hyperfixation” sur un jeu vidéo où il se passe tout le temps quelque chose de nouveau, où les quêtes, challenges et surprises se succèdent… En réalité, elle n’a pas une attention fixée sur un même objet sur une plage de temps continue, mais plein de petites plages d’attention qui se suivent et sur la même activité à chaque fois (avec à chaque fois un nouveau challenge/truc intéressant/truc marrant pour relancer rapidement l’attention).

    Une personne avec un intérêt spécifique, elle, peut être principalement motivée par une récompense future, et il peut y avoir beaucoup de moments pas spécialement intéressants voire carrément chiants mais que la personne traverse pour sa récompense future.
    Exemple : Construire un objet complexe en sachant qu’en arrivant au bout, on ressentira une grande satisfaction (même si beaucoup de moments pendant la construction seront soit “juste sympa” mais sans plus, soit neutres ou même parfois chiants).

    La personne qui est dans son intérêt spécifique n’aura pas besoin de récompenses immédiates et faciles pour rester concentrée dessus.

    De plus, les hyperfixations sont en général centrées sur un sujet que la personne maîtrise bien, ou apprend avec facilité (et donc permet facilement des récompenses immédiates). Alors qu’un intérêt spécifique peut être sur un sujet où la personne n’est pas “bonne” voire est carrément “nulle” et n’a pas forcément l’espoir de s’améliorer vite…

    Après chez une personne autiste ET tdah, les deux peuvent bien sûr se combiner et se mélanger.
    Mais si on compare une hyperfixation d’une personne TDAH non-autiste, et un intérêt spécifique d’une personne autiste non-TDAH, les comportements (et ressentis) seront pas du tout les mêmes.

  9. Bonjour,
    Merci pour ce partage.
    Avez vous des précisions ou des articles complémentaires qui pourraient éclairer sur le « profil » TSA quand il y a comorbidité avec le TDA-H. Je sais que depuis 2013 le changement de nomenclature ne fait plus de distinction entre par exemple un « autisme asperger » ou un « autisme atypique ». La notion de spectre est maintenant privilégiée.
    Néanmoins, je serai très intéressée de savoir si mon fils TDAh et TSA se rapproche de l’asperger ou de l’autisme atypique (appelé aussi TED non spécifique).
    Je vous serai très reconnaissante pour votre retour.

    Une maman qui a besoin de comprendre

    1. Bonjour,
      Merci pour votre patience vis-à-vis de ma réponse !
      Mes excuses, je n’ai à l’heure actuelle pas écrit davantage sur la co-présence de l’autisme et du TDAH, à part ici : https://dcaius.fr/blog/2019/04/bonus/
      J’espère que vous et votre fils pourrez trouver des pistes d’accompagnement qui lui conviennent.
      Bien à vous,
      dcaius

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