De manière générale, les traumas ont tendance à isoler, et développer un stress post-traumatique est favorisé par l’isolement et le manque de soutien communautaire. Dans le cas des traumas religieux et/ou spirituels, je constate des facteurs d’isolement particulièrement marquants.
Continuer la lecture de Traumas religieux et spirituels : l’isolementÉtiquette : PTSD
Remboursement des soins suite aux violences sexuelles subies lorsque mineur·es
Un article de l’AIVI (Association Internationale des Victimes de l’Inceste) sur une information importante m’a été envoyé aujourd’hui.
Il existe un protocole similaire à celui d’une ALD (Affection Longue Durée) qui permet le remboursement à 100% par la sécurité sociale des soins consécutifs à des violences sexuelles subies par des mineur·es. Je n’avais jamais entendu parler de ceci !
Continuer la lecture de Remboursement des soins suite aux violences sexuelles subies lorsque mineur·esLes étapes du rétablissement
Le terme de “rétablissement” ici est une traduction de recovery et fait référence au contexte d’une personne ayant un stress post-traumatique. Le terme étant très connoté “guérison”, je me permets de vous recommander ce texte pour contextualiser ce que j’entends par là.
Continuer la lecture de Les étapes du rétablissementSymptômes du stress post-traumatique complexe au quotidien
Les avertissements de contenu
Pourquoi des avertissements de contenu ?
J’avais évoqué les avertissements de contenu dans un précédent article de recommandations de choses à faire et à ne pas faire avec une personne ayant un stress post-traumatique :
[…] Il est recommandé de demander plutôt quels aménagements peuvent être faits pour éviter de déclencher des symptômes chez la personne. Cela peut être fait par exemple comme cela : « Est-ce qu’il y a un sujet qu’il vaut mieux que j’évite parce que ça peut être triggering pour toi ? », « As-tu besoin d’avertissements de contenu sur certains sujets ? »
Vous avez peut-être rencontré les termes “trigger warning”, “content warning” ou leurs abbréviations “TW”, “CW”. Personnellement je les utilise peu en français car je considère que l’usage de mots anglais peu connus dans un contexte francophone alors que l’on dispose d’alternatives francophones peut prêter à confusion et se révéler excluant. Je regrette que le concept se soit diffusé principalement avec ces termes anglophones car il me semble que cela contribue aussi à l’impression qu’ont certaines personnes qu’utiliser des avertissements de contenu est compliqué et forcément réservé à certains milieux.
Quant au terme triggering, j’ai récemment décidé d’utiliser autant que possible “réactivant” ou “redéclencheur” à la place, pour les mêmes raisons, et aussi car le terme trigger et ses dérivés ont été détournés, notamment par des blagues et insultes trivialisant le sens initial (comme, hélas, la plupart du champ lexical lié à la folie : “schizo”, “bipolaire”, “maniaque”, etc). SEA Pair-Aidance a écrit un excellent article à ce sujet, que je vous recommande vivement : “Alors, tu es triggered ?“.
Victime ou survivant·e ?
C’est un questionnement que je retrouve souvent dans les cercles de discussions autour du viol en particulier. Quel vocabulaire utiliser pour (se) définir : victime, survivant·e ?
Saia a publié ce mois-ci une vidéo pour expliquer son point de vue à ce sujet.
(la vidéo est en français, des sous-titres français et anglais sont disponibles)
J’ai trouvé la vidéo très intéressante et cela me motive à reprendre cet article, qui traînait dans mes brouillons depuis de longs mois.
Tout comme Saia, je ne m’exprime pas afin d’imposer une norme à ce sujet. J’explique mon ressenti et mes réflexions, mais s’il ne faut dire qu’une chose : je vous invite à laisser les concerné·e·s se définir comme cela leur convient. On ne gère pas tou·te·s nos traumatismes de la même manière.
13 étapes pour gérer les flashbacks
Avec la gracieuse permission de Pete Walker, j’ai traduit son texte “13 steps for managing flashbacks“, une ressource précieuse pour les personnes expérimentant des flashbacks du fait du stress post-traumatique.
Vous pouvez le télécharger la version PDF de la traduction ici.
Quelques mots sur mon expérience personnelle avec ce texte. Peut-être que vous avez l’impression que ces directives ne font qu’enfoncer des portes ouvertes, peut-être que vous êtes sceptique quant à l’efficacité de ces affirmations. Pourtant, me répéter “J’ai peur mais je ne suis pas en danger”, par exemple, a pu être d’une aide phénoménale lorsque j’étais en plein flashback. Il y a des moments où l’on a besoin d’entendre, de lire, de se répéter des évidences — des choses qu’on sait, qu’on a déjà entendues et lues. Il est fort possible que lorsque vous vous sentez bien, ces affirmations vous semblent évidentes, mais qu’au beau milieu d’un flashback, elles vous fasse l’effet d’une bouée de secours. Le refus de se haïr, de se culpabiliser ou de s’abandonner est aussi un engagement fort qui fait une énorme différence dans la gestion des flashbacks — engagement très difficile à prendre pour une personne traumatisée, qu’il faut réitérer avec persévérance, et qui devient de plus en plus facile avec le temps. Lorsque j’expérimentais des flashbacks plusieurs fois par jour, je gardais les affirmations en permanence sur moi pour pouvoir les relire. Mes encouragements à toutes les personnes qui ont des difficultés liées à des flashbacks, j’espère que cette ressource pourra vous aider.
Si vous rencontrez une personne traumatisée…
… je vais mettre les pieds dans le plat avec une recommandation très claire : ne demandez pas à une personne qui a un stress post-traumatique d’où vient son stress post-traumatique. Sérieux, ne faites pas ça.
Cet article explique cette recommandation, et donne des suggestions pour une approche respectueuse et bienveillante des personnes traumatisées.
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Une bande dessinée par Calvin Arium
Calvin Arium a fait une bande dessinée qui parle de son expérience avec le stress post-traumatique en tant que personne autiste, et il m’a permis de la reposter ici.
(Voici le post original sur tumblr, si vous voulez l’y rebloguer)
Vous pouvez retrouver Calvin Arium
sur twitter : https://twitter.com/DeadeyeCyborg
sur tumblr : https://calvin-arium.tumblr.com
7 conseils pour se soigner d’un C-PTSD
[Vous pouvez télécharger le PDF de cet article ici]
Cet article est inspiré de celui-ci, en anglais, qui m’a été d’une grande aide il y a quelques mois.
Quand je l’ai lu pour la première fois, mon état de santé était encore très critique, et ces suggestions m’ont beaucoup aidée alors que je manquais de repères et que mes soignant-e-s n’en avaient pas beaucoup plus.
J’avais alors noté quelques mots pour résumer chaque point de la liste, et j’emmenais la feuille partout avec moi, comme un post-it (cf photo ci-contre). J’avais quelques problèmes de mémoire et d’anxiété, et savoir que j’avais ces rappels à portée de main me rassurait beaucoup et m’aidait à expliquer mes priorités à mes proches et mes soignant-e-s.
Par exemple, imaginez, j’étais extrêmement stressée et agoraphobe, et je ne lisais que des livres spécialisés sur le trauma ! Quelques personnes de mon entourage s’en inquiétaient un peu, et m’auraient encouragée à penser à autre chose, à lire quelque chose de plus joyeux. J’ai pu leur expliquer que c’était important pour moi de me renseigner le plus possible sur ce qui m’arrivait (cf point 5), et que ce n’était pas du tout “contre-indiqué”, au contraire. Je n’arrivais pas à lire autre chose à ce moment-là, à cause de problèmes de concentration, de déréalisation/dépersonnalisation si je lisais de la fiction, et de pensées intrusives et flashbacks intempestifs. Au moins, quand je lisais sur le trauma, je m’ancrais dans la réalité que je vivais, et cela m’aidait à gérer les souvenirs lorsqu’ils survenaient brusquement. Lire des textes qui traitaient de ce qui m’arrivait m’aidait aussi à me sentir moins isolée ; à ce moment-là de mon parcours, c’était ce qu’il me fallait.
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