une personne à peau mate sur son vélo, portant un hijab bleu clair, une veste à poches violet clair, un pantalon vert clair ; le fond de l'image est mauve, le vélo est bleu avec un petit panier dans lequel se trouve une béquille blanche, une pochette et un carnet ; l'illustration est réalisée par Calvin Arium

Les aides à la mobilité – 2

Dans le premier article sur les aides à la mobilité, je vous parlais de mon utilisation de la canne. Dans celui-ci, il s’agit du vélo.

La première fois que j’ai entendu parler du vélo comme d’une aide à la mobilité, c’était dans une vidéo de Lian Herzberg que Calvin Arium m’a recommandée, qui répertorie les aides à la mobilité. Je ne l’avais jamais envisagé comme cela.

La vidéo est en allemand, il n’y a pour l’instant pas encore de sous-titres en français. J’ai donc traduit un extrait du transcript ci-dessous en attendant que ce soit le cas :

La plupart d’entre vous pensent sans doute tout de suite à un fauteuil roulant. Mais en réalité, il y a beaucoup beaucoup plus de possibilités pour faciliter la mobilité personnelle. […] Les aides à la mobilité pour l’extérieur cela peut par exemple être le vélo le plus basique. Au premier abord on ne pense peut-être pas au vélo pour une personne à mobilité réduite, mais en fait, beaucoup d’entre nous utilisent des vélos parce qu’ils soulagent simplement les jambes, parce que cela épuise moins, tout en étant quand même assez flexible. Les vélos électriques fonctionnent de la même manière, mais demandent beaucoup moins de force motrice. Les vélos ont l’avantage de permettre d’emmener un certain nombre de bagages, on peut les laisser presque partout, ils sont relativement légers et on peut donc facilement les porter pour quelques marches, et on peut s’appuyer sur eux en marchant.

https://www.youtube.com/watch?v=haH_bfmNSlw

La deuxième fois que j’ai entendu parler du vélo comme une aide à la mobilité, c’était aussi dans une vidéo, cette fois-ci francophone, celle de ParmiLesRécits : DEHORS | Le vélo, une aide à la mobilité (nota bene : cette vidéo est maintenant hors ligne, malheureusement, je ne peux donc pas la partager ici). J’ai énormément apprécié ce vlog, cela m’a vraiment donné envie de faire du vélo !


[image de Freddie Mercury chantant “I want to ride my bicycle“]

Personnellement, j’ai appris à faire du vélo assez tard à l’échelle de ma vie. Je n’ai jamais réussi à accrocher lorsque j’étais enfant. Il y a quelques essais plus ou moins concluants, et j’ai enfin vraiment appris à en faire il y a quelques années.

Lors d’un hiver particulièrement difficile durant lequel j’avais des bursites aux deux genoux, l’un de mes soignant·e·s m’avait recommandé le vélo pour aider avec les douleurs, mais il faisait trop froid et j’étais trop faible pour essayer d’apprendre, surtout en ville. Quand le temps s’est réchauffé, mon principal souci a surtout été les jambes lourdes : j’avais très vite mal si je piétinais ou que je marchais — c’est le cas toute l’année, mais la chaleur aggrave ce souci. Le vélo a donc été une précieuse aide pendant l’été, puis plus tard lorsque les températures ont baissé. Je ne pourrais pas faire le tiers de ce que je fais à vélo si je devais marcher.

Aujourd’hui, je suis plutôt à l’aise de circuler en vélo en ville et cela participe grandement à mon autonomie. Avant d’apprendre à en faire, je me déplaçais en bus et/ou métro, et même si cela peut paraître étrange, le vélo me fatigue moins, bien que ce soit une forme d’exercice physique. Les transports en commun sont, sans exagérer, une véritable épreuve : je n’ai jamais aucune garantie d’avoir une place assise dans le bus et le métro (même lorsque je circule avec ma canne et que mon handicap est donc visible, oui oui 🙃), si je dois m’y tenir debout je risque de me blesser (cela m’est déjà arrivé), et même dans un bon jour en termes de douleurs, le bruit, la lumière et l’anxiété sociale sont difficiles à gérer… et causent fatigue et douleurs plus tard (migraines, contractures musculaires, etc). Le vélo présente d’autres contraintes, mais au final me coûte bien moins en énergie que les transports en commun sur des distances relativement courtes en ville. À l’heure actuelle, s’ajoutent à tous ces inconvénients le problème de la pandémie. Depuis début 2020, j’évite autant que possible les espaces clos où se trouvent d’autres personnes (et je n’ai pas arrêté de le faire, ni de porter un masque, juste parce que les autres ont collectivement décidé d’être dans le déni quant au fait que la pandémie n’était pas finie).

une personne à vélo ; ses longs cheveux bouclés/crépus sont retenus par un large bandeau grenat, son expression est décidée, sa peau est brune, des piercings ornent son nez et son oreille, elle porte une chemise rose-rouge sur un t-shirt noir et un jean déchiré au genou, une montre au poignet et un tatouage serpentin sur le bras gauche ; son vélo est flanqué de deux mallettes derrière, et un panier sur le devant contient une béquille grise, une pochette et un livre. Le fond de l'image est bleu clair. Illustration par Calvin Arium
illustration par Calvin Arium

Bien sûr, ceci n’a pas prétention à être un article complet sur le vélo comme aide à la mobilité. Et mon vécu personnel n’est évidemment pas transposable à tout le monde, même à quelqu’un qui partagerait mes diagnostics. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le sujet.

Si d’ailleurs vous voulez dire quelques mots sur votre vécu avec le vélo comme aide à la mobilité dans les commentaires, n’hésitez pas !

2 réflexions au sujet de « Les aides à la mobilité – 2 »

  1. Bonjour!
    Je trouve ça hyper intéressant comme réflexion.
    De moi même je me décris comme “heureuxe que le vélo existe parce qu’être piéton c’est difficile” mais je n’avais jamais réussi à mettre les mots sur comment ça m’aide.
    Je suis dyspraxique et sur un vélo c’est plus simple d’évaluer les espaces, les gens, bref d’être en ville.
    Quand je marche j’ai tendance à me trébucher dans rien, perdre l’equilibre et tomber, bousculer les gens, avoir du mal avec les distances des poteaux et choses proches.
    Mais à vélo ça va vraiment

    J’ai eu les pieds cassés dans un accident de voiture mais déjà avant ça, le vélo me permettai d’aller a des endroits, même si des personnes valides se moquaient du fait que je prenais mon vélo pour une distance courte.
    Le bus, pré/pendant/post covid reste une vraie épreuve pour moi pour l’autisme et la dyspraxie et mon vélo c’est ma liberté.
    Quand je recommençais a marcher après l’accident, mon kiné me l’a conseillé aussi, avec la selle basse pour ne pas tomber de trop haut sur mes chevilles en cas de freinage brusque.
    Ma ville n’est pas vélo friendly, nous avons neanmoins un ravel le long du fleuve pour piéton et cycliste.
    Mon vélo est une vrai aide à la mobilité en plus de me faire me sentir en sécurité le soir dans la rue ou la journée par rapport au harceleurs de rues.
    Merci pour ton article

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