portrait en pied d'une personne avec une canne pliante à embout en trépied ; la personne a un air décidé et un petit sourire, des cheveux bruns ras, des lunettes, porte un pull à capuche gris, une veste en jean, un jean et des bottes noires

Les aides à la mobilité – 1

La magnifique illustration accompagnant cet article a été réalisée par le très talentueux Calvin Arium !

Je voulais écrire sur les aides à la mobilité, car depuis quelques mois j’utilise une canne. Mes problèmes de santé se sont brusquement aggravés avec l’arrivée du froid, avec notamment des douleurs aux genoux pire que tout ce que j’avais pu expérimenter jusqu’ici. L’utilisation d’une canne me permet de sortir lorsque mes douleurs risqueraient de me faire perdre l’équilibre, tomber, ou me blesser. Outre le fait que cela me permettre d’être plus en confiance pour circuler lorsque mes jambes sont très fragilisées, cela signale aussi à autrui cette fragilité. Ainsi, je crains un peu moins que l’on me bouscule dans la rue, et il y a de plus grandes chances qu’une personne pour qui la station debout n’est pas pénible me laisse sa place dans les transports si besoin.

Je dirais donc que l’utilisation d’une canne a considérablement amélioré ma qualité de vie, même si je n’en ai pas besoin chaque jour. Or, ce ne sont pas des soignant·e·s qui m’ont suggéré de me procurer une canne : c’est un ami malade chronique, Calvin (oui, celui-là même qui a fait les illustrations !), qui en utilise une lui aussi. Il m’a montré comment marcher avec, m’a indiqué à quelle hauteur la régler, m’a renseigné sur les différents types de cannes et d’embouts, m’a recommandé des vidéos explicatives pour aller plus loin ainsi qu’un site où acheter des cannes. La seule remarque que j’ai eue de la part d’un·e soignant·e à propos de ma canne, c’est “ne l’utilisez pas trop souvent, sinon ça crée des compensations”. Aucun encouragement, aucune reconnaissance de la libération que cela représente (et quid des compensations produites par le fait de boîter ?). La présence de plusieurs autres jeunes personnes malades chroniques dans mon entourage a été salvatrice et m’a permis d’avoir un autre regard sur les aides à la mobilité. Je ne vois pas ma canne comme un objet triste ou négatif. Parfois cela me vaut des questions intrusives ou des regards insistants, mais ayant un look peu conforme aux attentes genrées placées sur moi, j’ai déjà l’habitude de cela.

Le fait que les aides à la mobilité soient vues comme quelque chose de négatif est une des manifestations du validisme dans notre société.

La vidéo ci-dessous (en anglais, sous-titres français disponibles), réalisée par une physiothérapeute, m’a été très utile : elle explique quand il est pertinent d’utiliser une canne, comment marcher avec, et présente une quad cane, que l’on traduirait par canne à trépied (sauf erreur de ma part ?), une canne avec un embout spécial pour renforcer l’équilibre.

Comme le sujet des aides à la mobilité est très vaste, j’ai décidé d’en faire plusieurs articles. J’ai envie de prendre un peu plus de temps pour me renseigner sur certaines aides que je n’utilise pas moi-même. Si vous avez des recommandations de ressources francophones sur les aides à la mobilité (particulièrement produites par des personnes qui en utilisent), n’hésitez pas à me les envoyer pour que je les recommande dans les prochains articles !

7 réflexions au sujet de « Les aides à la mobilité – 1 »

  1. C’est vrai que porter un regard négatif sur les aides à la mobilité, c’est validiste… En plus, personne ne semble porter un regard négatif sur les chaussures, par contre ?

  2. En effet ! Je retiens cet exemple pour la prochaine fois où je devrai expliquer le modèle social du handicap (en général je prends aussi l’exemple des lunettes : aménagement plutôt accessible aujourd’hui en France, pas ou très peu stigmatisé et vu comme un problème, donc les personnes myopes ne se considèrent pas comme en situation de handicap, car la société leur est accessible).

  3. Cela me fait tellement de bien de savoir que d’autres fybromyalgique utilisent une canne je pensais que peut être c’était moi qui accentuer la maladie, que c’était dans ma tête et que j’en faisais trop car je suis encore jeune ! j’en ai pleuré !
    Elle me soulage tellement ma canne !

    1. Je comprends !! On manque tellement de représentations et juste d’informations correctes sur le sujet, c’est pas évident ! Je me réjouis que l’article ait pu te faire sentir moins seule <3

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.