Je participe de temps en temps à des interventions de prévention sur la santé mentale. On discute de ce qu’est le handicap psychique, ce qu’est la stigmatisation, les enjeux spécifiques à la santé mentale, et je témoigne de mon vécu avec tout ça. J’ai rédigé un “canevas” avec des conseils et remarques à l’intention des personnes souhaitant également témoigner, le but n’étant pas de dicter un certain discours normé mais de fournir quelques repères.
Si vous êtes concernés par ces problématiques et que vous souhaiteriez participer à ce genre d’initiatives, accueillir une intervention de prévention, organiser une formation sur le sujet, n’hésitez pas à me contacter.
Vous pouvez télécharger le canevas au format PDF ici.
Présenter un témoignage personnel au sujet de la santé psychique
Présentation :
– Je me présente en donnant un nom et mon âge (donner un pseudonyme si besoin, l’âge est important pour servir de repère mais on peut donner un ordre d’idées ; « la vingtaine, la quarantaine », par exemple)
– Je donne des grandes lignes de mon parcours afin que les personnes qui m’écoutent aient quelques repères (ex : j’ai commencé à être accompagnée pour des soucis de santé psychique à tel âge, j’ai été diagnostiqué•e à tel âge, je n’ai jamais été hospitalisé•e)
– J’explique les difficultés que j’ai rencontrées, et celle que je rencontre actuellement (ex : isolation, difficulté à trouver un emploi, acceptation dans le cadre familial, trouver un traitement adapté malgré des effets secondaires, etc)
– J’explique ce que j’ai mis en place (avec l’aide de soignant•e•s ou non) pour vivre avec ces difficultés au fil des années (routines, réseau de personnes ressources, thérapie(s), fréquentation d’un GEM, lectures, recherches sur internet, aménagements, RQTH, AAH, etc)
- Je ne suis pas obligé•e de tout raconter ou de tout expliquer.
- Il ne s’agit pas de faire du misérabilisme ou de raconter une histoire « inspirante » comme on en voit parfois dans les médias : je suis là pour parler de mon histoire, pas pour être un porte-parole exemplaire. J’ai le droit d’être différent•e des représentations idéales ou courantes des malades psychiques.
- Je fais la distinction entre mon vécu personnel et une « vérité générale » si besoin : par exemple, les médicaments ne m’ont pas bien réussi, mais cela peut aider certaines personnes.
- Mon vécu m’appartient, et j’ai le droit de donner un avis tranché quant à ce que j’ai vécu et comment je l’ai vécu.
- J’ai le droit de présenter une critique d’un fonctionnement structurel si besoin (par exemple, la rétention d’informations relative aux traitements que l’on rencontre parfois, le manque de consentement éclairé des patients auxquels on prescrit des médicaments dans certains cas).
Questions :
Les questions peuvent être :
– préparées à l’avance et transmises avant l’intervention,
– écrites par les participants au début de l’intervention et transmises au moment d’y répondre,
– posées sur le moment.
- J’ai le droit de refuser une question si besoin, je peux prendre quelques secondes pour réfléchir à ma réponse si je suis pris•e de court.
- Je peux préciser dès le départ que je ne répondrais pas à certains types de question si besoin.
- Je peux préciser les domaines sur lesquels je prendrais volontiers des questions car j’ai de l’expérience et/ou des connaissances spécifiques (exemple : l’hospitalisation, les médicaments, la vie sociale, un certain type de thérapie, les GEM)
- Je peux donner une réponse vague sur quelque chose de personnel si cela me convient mieux et si l’information n’est pas primordiale (exemple : « j’ai vécu une expérience traumatique à tel âge » plutôt que « j’ai vécu une agression sexuelle à tel âge »)
- Ce n’est pas grave si je n’ai pas réponse à tout !
- Je peux renvoyer la personne à des ressources spécialisées si besoin, surtout si l’explication serait longue.