Kit de survie en temps de pandémie

À l’heure où j’écris ces lignes en octobre 2025, l’analyse des eaux usées en France indique un pic de circulation du Sars-Cov-2 / Covid19 (voir image ci-dessous, issue du site Winslow Santé Publique).

Lors de discussions avec des membres de ma famille, des personnes de mon quartier, des connaissances, des collègues, je constate encore et encore une méconnaissance autour du Covid-19, de la nécessité de s’en protéger et des manières de le faire. Vu que la gestion de la crise pandémique de la part des diverses institutions a été (et continue d’être) catastrophique, je ne peux guère m’en étonner.

Il serait difficile de résumer et corriger en quelques lignes toutes les incompréhensions et idées reçues dangereuses, mais pour donner quelques exemples :

  • Le Covid19 se transmet de manière aéroportée et les masques chirurgicaux ne suffisent pas à s’en protéger. Les masques FFP2 sont plus efficaces et devraient être la norme basique pour empêcher la transmission du virus.
  • Plus on attrape le Covid19, plus on a de risques de développer des séquelles, et non l’inverse. On n’accumule pas d’immunité supplémentaire à chaque infection, c’est tout le contraire : plus on l’attrape, plus on est fragilisé·e. Chacun·e a donc intérêt à éviter d’attraper le Covid19.
  • Le Covid19 n’est pas dangereux seulement pour les personnes déjà handicapées / âgées. Oui, il y a des populations plus à risques que d’autres, mais le Covid19 est dangereux aussi pour les jeunes et les enfants. Il n’y a pas que des personnes âgées ou autrement handicapées qui sont décédées du Covid-19 avant l’arrivée des vaccins, et de nombreuses personnes jeunes et en parfaite santé pré-infection ont développé des séquelles à cause du Covid-19 (tout comme pour bien d’autres maladies d’ailleurs !).
  • Les vaccins n’empêchent pas de tomber malade ou de transmettre le virus, ce n’est pas leur rôle ; un vaccin Covid19 vise à diminuer la gravité de la maladie si on l’attrape, ce qui est différent. Autrement dit, se vacciner c’est très bien mais ça ne suffit pas pour se protéger et protéger autrui efficacement, il faut y ajouter le port du masque et le renouvellement de l’air pour être mieux protégé·e.
  • Une couverture vaccinale s’entretient, avoir été triplement vacciné il y a 2 ans ne protège plus.

Comme l’avait souligné Gwen Fauchois dès 2020, la réduction des risques et la solidarité, c’est nous, c’est à nous de nous auto-responsabiliser à notre échelle. Extrait :

Il nous faut exiger de la part de l’État de prendre des mesures à la hauteur de la situation, sans attendre. Et non pas, pour protéger en priorité l’économie et sa structuration mais pour protéger tout un chacun et d’abord les plus vulnérables.
Évidemment le gouvernement est le premier responsable de la gestion de la crise et les moyens qui seront engagés ou non dépendent au premier chef de ce qu’il décidera ou non. Mais nous savons déjà, que les mesures sociales seront les dernières décidées (si elles le sont) et que paieront le prix fort de l’épidémie, ceux qui sont déjà les plus vulnérables. Les plus vieux, les immuno-déprimés, les atteints de co-pathologies, les femmes, les pauvres et précaires, les migrants et SDF abandonnés et entassés sur les trottoirs, celles et ceux qui n’ont déjà pas accès aux soins, celles et ceux qu’on estime négligeables, celles et ceux qui vont devoir pallier aux mesures de (non) prise en charge, qui n’ont pas les ressources financières pour attendre que le fort de la crise passe, celles et ceux qu’on envoie travailler dans les conditions de promiscuité qui font le lit de l’épidémie mais ne peuvent se passer du peu d’argent que cela représente, celles et ceux déjà contraints par les conditions de production de masse et la relégation géographique, celles qui ont déjà en charge toutes les tâches de reproduction sociale, de care et de nettoyage sans que leurs propres existences soient prises en considération, celles et ceux qui ont déjà en charge l’organisation de la solidarité réelle.

Tous ces plus vulnérables, ce sont nous et nos proches. Et nous le savons d’ores et déjà, l’État n’en prend pas soin. C’est nous qui le faisons.

Beaucoup de personnes sont désillusionnées au sujet des instances gouvernementales et leurs priorités, au sujet de la capacité de bon nombre du personnel soignant à ne pas discriminer et maltraiter les patient·es, etc. Et pourtant, quand il s’agit du Covid-19, la mobilisation n’est pas au rendez-vous et le déni persiste chez beaucoup de personnes qui seraient autrement militantes. On semble se dire que vu que tout le monde a arrêté de porter un masque, ça doit être que c’est devenu inutile ? Eh bien non. Il y un déni de masse facilité et activement entretenu par la négligence criminelle des institutions. Mais les faits demeurent : nous avons tou·tes, sans exception, intérêt à ce que le virus circule moins.

Le site de Winslow Santé Publique cité plus haut propose énormément de ressources gratuites pour s’informer correctement et faire passer le mot :

L’essentiel : En bref, Winslow Santé Publique est une association de lutte contre le Covid qui se bat pour défendre équitablement toutes les personnes touchées par le virus SARS-CoV-2. Elle est constituée de personnes vivant avec le Covid Long et de personnes concernées par le Covid, principalement des personnes handicapées et malades chroniques. Au-delà de notre tragédie personnelle, nous voyons dans le Covid avant tout une question politique. Le Covid-19 se transmet par l’air partagé où il se répand par la respiration, comme la fumée de cigarette, et peut rester dans l’air pendant 5 heures dans les espaces insuffisamment ventilés. Le lavage des mains est inefficace pour les virus aéroportés comme le SARS-CoV-2. Tout le monde est à risque face au Covid, de tout âge et état de santé, mais certaines personnes encore plus que d’autres. La vaccination est une protection essentielle mais très insuffisante. En plus du COVID long, on peut aussi craindre des répercussions silencieuses à plus long terme, dues notamment à la persistance du virus dans les organes et divers réservoirs viraux. La recherche identifie un risque différé du Covid, même chez les personnes vaccinées, lié à cette persistance et aux dommages organiques. Le virus circule toute l’année, et amène toujours des hospitalisations et décès, mais aussi son lot d’effets différés. Le Covid-19 affaiblit le système immunitaire et rend plus vulnérable aux autres pathogènes. Ainsi, l’infection au COVID ne fournit pas d’immunité. La circulation du virus joue un rôle dans la hausse des arrêts de travail récemment utilisée pour réduire les droits des salariés. Les mesures existantes et abordables pour réduire les transmissions sont : purification de l’air et normalisation du masque FFP2. C’est la prévention primaire. Le port du masque FFP2 (qui est le masque adapté pour la transmission aéroportée) est souvent stigmatisé par les collègues et ami-es, et nous recevons de plus en plus de témoignages de discriminations pour ce motif, en entretien ou à l’embauche. Les équipes syndicales doivent être aux côtés des salarié·es discriminé·es et assurer que le port du masque est encouragé. Elles pourraient aussi aller plus loin en cherchant à (re)conquérir des droits, comme celui de respirer un air renouvelé. La souffrance individuelle liée au COVID long fait l’objet d’une récupération inquiétante par des tendances diverses qui capitalisent sur l’abandon des malades et le manque de connaissances sur le sujet : extrême droite (Fouché, Perronne), complotistes, pseudo médecine. La prévention secondaire en cas de (ré)infection : test PCR au plus vite, repos et isolement, et si possible, antiviraux.
Un des flyers disponibles ici sur le site de Winslow Santé Publique

La bannière que j’ai faite pour cet article est inspirée d’un autre visuel de Winslow Santé Publique, ci-dessous.

https://winslow.fr/ressources/flyers-affiches/

Pour conclure, j’aimerais rappeler : le perfectionnisme n’a pas sa place dans la réduction des risques. On sait qu’il n’y a pas de risque zéro, on ne vise jamais la perfection, on vise un mieux. Même si vous ne pouvez pas faire de la réduction des risques en portant un masque dans toutes les circonstances où ce serait préférable, un peu c’est mieux que rien du tout ! Il n’est jamais trop tard pour recommencer à masquer si vous avez arrêté, ne serait-ce que dans les lieux de soin et dans les transports par exemple. Si vous n’avez accès qu’à des masques chirurgicaux, c’est mieux que pas de masque du tout même si ce ne sont pas les masques les plus efficaces contre le Covid19. Et ainsi de suite. Ouste la mentalité cynique “Foutu pour foutu… !“, on vaut mieux que ça !